Le Sieur Jaifroid de la Face de Pet, obscur gazetier ayant son couvert, son crachoir et son rond de serviette dans tous les salons des Lucarnes Magiques depuis que Notre Cynique Tartuffe lui avait accordé une année auparavant un long entretien, lequel était ensuite paru dans sa gazette répondant au doux nom de « Tares Avariées », ce Sieur de la Face de Pet doncques, enhardi par sa notoriété bien usurpée et l’entregent dont il disposait, produisit un fort médiocre et très puant pamphlet, qu’il camoufla honteusement sous le vocable de « fiction ». Il y prenait pour cible une députée de la Faction des Insoumis, Madame Obonus, que lui et ses semblables, tel le vilain Monsieur Erictus Détritus, honnissaient à cause de la couleur de sa peau. Ce triste et navrant Sieur de la Face de Pet renouait avec une épouvantable tradition qu’on avait hélas vu ressurgir à la faveur de déclarations nauséabondes de nombreux barons et rois, dont le bon Jacquot, et plus près de nous Niko dit les Fadettes, lequel avait tenu dans le royaume du Sénégal un discours des plus rances et des plus navrants. Non content de mettre en scène dans cette honteuse grossièreté Madame Obonus en usant de son prénom, ce triste sire de la Face de Pet la fit représenter sous les traits d’une esclave enchaînée.
La consternation fut générale. On s’empressa de porter soutien à celle qui subissait un outrage des plus odieux. Le Roy en personne, bien qu’il eût pour « Tares Avariées » un penchant des plus avérés décrocha son cornet magique pour susurrer à Madame Obonus son plus amical soutien. Il n’était jusqu’à la Faction des Haineux qui ne se fendît d’une condamnation de la prose puante du Sieur Face de Pet. Ce dernier se défendit lamentablement. Il osa même présenter des excuses. Mais rien n’y fit. Il ne se trouva que Monsieur Erictus Détritus pour lui apporter son soutien. On lui signifia en outre que les salons de la Bonne Fille de son Maître, la Lucarne Magique Officielle de la Starteupenéchionne, se passeraient désormais de ses spirituelles saillies. Quant à Madame Obonus, elle fit savoir fort dignement qu’à travers elle, c’était la vieille République et ses valeurs d’universalisme qui étaient bafouées. Elle n’avait cure des fallacieuses excuses et des navrantes questions des gazetiers. Bon nombre des Riens et des Riennes lui témoignèrent leur sympathie, avec l’espoir qu’elle pût ester en justice et faire condamner ce pitoyable écrivassier pour injures publiques.