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Brèves et chroniques du 2ème règne de Manuléon 1er dit l’Incendiaire

Sire, Lutèce brûle ! Il en va de même à Lugdunum, à Naoned, à Roazon, à Burdigala, à Massalia…

– Un de ces maudits gueux est-il mort ?

– Non, point encore, Votre Majesté. Les argousins s’y emploient.

– Qu’on me prépare les malles !

– Votre Hauteur, la route de Varennes est bloquée. Les gueux érigent des barricades. Gracchus Mélenchonus se fait entendre dans les salons des Gazettes et des Lucarnes Magiques. Le duc de la Béarnaise a tenté de défendre le recours au Quaranteneuffe-Trois, las, on l’a raillé d’importance. Le Chevalier d’Alanver s’agite beaucoup. Le duc du Seau d’Aisance a été quelque peu malmené par une courtisane, Madame du Chiendent. Il se dit que la place de la Concorde est envahie. Sire, que Votre Décadence songe peut-être à… »

Ainsi en allait-il au Château en ce soir de mars, le 17ème du mois, en l’an de très très grande décrépitude vingt-trois. Notre Calamiteux Foutriquet avait déclenché l’ire de son peuple. «  »Mon intérêt politique et ma volonté politique étaient d’aller au vote. Parmi vous tous, je ne suis pas celui qui risque sa place ou son siège ». C’était par ces mots que Sa Verbeuse Inconséquence s’était adressée à ses Chambellans avant que de donner l’ordre de faire tonner le Quarante-Neuffe-Trois sur la Chambre Basse, au nom de la défense du Saint-Capital et de la Bienheureuse Phynance. Madame la grande-duchesse de la Très-Bornée avait été prise de combustion. « J’assume d’être un fusible » avait lancé cette fidèle Dévôte avant de partir en fumée. Las ! Le Roy, pensant en être quitte en faisant fondre la grande-duchesse, avait oublié que les Riens et les Riennes étaient un peuple régicide, et qu’il n’était point de place ou de siège dont on ne pût choir, si haut pensait-on avoir le fondement.

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