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Brèves et chroniques du 2ème règne de Manuléon 1er dit le Petit Baigneur

Brève du 13e du mois des fous, en l’an de très très grande décrépitude vingt-trois.

Le Roy s’impatientait fort de ce que sa Contre-Réforme des Vieux-Jours fût enfin ratifiée par la Chambre Basse. Il rabrouait toute la journée sa première Grande Chambellane, madame la grande-duchesse de la Très-Bornée, laquelle n’en pouvait mais. Il se disait que cette courtisane était devenue atrabilaire – d’aucuns, telle l’archiduchesse des Charentaises et du Poitoutou, prétendaient qu’elle avait auparavant présenté de sérieuses prédispositions à le devenir- et qu’elle-même rudoyait fort ses gens afin de se venger de ce que Notre Ethéré Foutriquet lui menait la vie dure.

Il régnait pour tout dire une grande fébrilité dans tout le royaume. Les Chambellans pratiquaient sans relâche la méthode du bon docteur Coué. On ne savait qui, du Chevalier d’Alanver, du petit duc de l’Attelle, du jeune duc des Hospices ou encore de l’ingénue et larmoyante petite duchesse de la Gerbée, faisait le plus d’huile. Ils juraient leurs grands dieux qu’on ne recourrait point au grand canon du Quaranteneuf-Trois, mais comme on était au royaume du Grand Cul par-dessus Tête, il fallait entendre tout l’inverse. Les Guildes fourbissaient leurs dernières armes. Depuis sa bonne ville de Massilia, l’un des chefs, monsieur Mateus, dans des accents fort rouges, faisait trembler les fondements des beaux messieurs de la Cour.

En signe de protestation contre les menées du Prince qui entendait leur raccourcir la vie déjà bien brève, les boueurs de Lutèce avaient cessé de ramasser les grandes ordures de la ville et il commençait de régner dans toutes les rues une odeur pestilentielle. Les Dévots couraient les salons des Gazettes, se pinçant le nez, agitant un mouchoir parfumé ; ils criaient au scandale, ils en appelaient à la bourgmestresse de la capitale, madame de l’Ide-Aligot, laquelle, la pauvrette, n’y pouvait guère, car on la disait tout au contraire du côté de Sa Méphitique Altitude. Les Riens et les Riennes, quant à elles, avaient fait leurs les paroles du poète : « Quand les éboueurs sont en grève, les orduriers sont indignés ». Dans les chaumières, on se gaussait doncques des mines effarées de quelques tenanciers de luxueuses gargotes, tout en comptant les quelques misérables écus qui restaient pour finir le mois.

Notre Poudreux Piscicole ne s’inquiétait que d’une chose : la date des jeux olympiques approchant, il fallait que la Seyne et la Marne fussent rendues à la baignade. Là était le grand dessein de la Startupenéchionne.

merci à #JacquesPrévert qui se reconnaitra, de là-haut.

#SoutienAuxEboueurs

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